Kakadu National Park

Après avoir roulé un peu plus de 4000 km depuis Cairns en une semaine (l’équivalent de Moscou – Madrid), nous repartons pour 1400 km vers le nord afin de rejoindre le parc national de Kakadu. Sur notre route qui est terriblement longue nous décidons de faire plusieurs pauses. Nous nous dégourdissons les jambes au tropique du capricorne et nous dormons sur une aire de repos avant de reprendre au matin notre chemin jusqu’à Daily Water. Nous prenons notre café au pub du village (oui un café ! Il est trop tôt pour une bière 😉 ). L’endroit très atypique est rempli de toutes sortes de choses suspendues un peu partout ; soutiens-gorge, tongues, t-shirts, photos de la honte et même des badges de policiers venus des quatre coins du monde.

Nous arrivons au village de Mataranka en début d’après-midi et nous installons dans un camping qui se trouve à quelques minutes de marche des sources thermales naturelles Bitter Springs. Perdus au milieu d’une végétation abondantes et du son des oiseaux, nous sommes complétement dépaysés. En l’espace d’une journée nous sommes passés d’un climat complètement aride et désertique à une forêt luxuriante. Nos maillots de bains enfilés, nous nous dirigeons donc vers Bitter Springs. La région étant l’habitat de nombreux reptiles il est toujours important de se renseigner où vous souhaitez aller nager car certain endroit sont contrôlés et d’autres pas. Personne ne veut faire la rencontre d’un crocodile de 3 mètres. Arrivés au lieu tant convoité, nous profitons de ces eaux thermales translucides à 33°C. Nous suivons la rivière, nous laissant porter par le courant. Pour le plus grand désarroi de Natacha, les araignées adorent les abords du cours d’eau.

Notre prochaine destination nous emmène à Katherine, où nous planifions notre itinéraire pour Kakadu. Nous nous renseignons sur l’état des routes ainsi que les endroits où il est fortement déconseillé de nager si l’on ne veut pas finir en repas pour croco. Non loin de là se trouve le parc national de Nitmiluk. Nous y faisons une brève marche, durant laquelle nous pouvons voir de nombreux oiseaux.

Nous voulions faire une petite marche mais malheureusement celle-ci est fermée et il fait trop chaud pour débuter les autres qui faut au moins 10km.

Direction Pine Creek où nous camperons dans un hippodrome ou d’un moins ce qui en fut un. Lorsque nous arrivons, personne. Nous nous demandons si nous sommes bel et bien au bon endroit. Un instant plus tard un homme fait sont apparition. Il s’occupe de l’endroit. Nous discutons avec lui un moment, un très long moment, 4 heures environ. En même temps des touristes qui passent par là au vu de la situation ce n’est plus très courant. Très sympa, il nous apprend un « fun fact » le moins utile de la planète, ou du moins pour les arachnophobes. Il nous demande si nous aimons les araignées, vous auriez du voir le visage de Natacha se décomposer à ce moment. Du coup même pas le temps de répondre qu’il commence : Lorsque vous allumez vos lampes frontales la nuit vous pouvez voir plein de petits points briller dans l’herbe ou les feuilles mortes. Comme les animaux, les yeux des araignées reflètent la lumière. Du coup les milliers de points qui brillent lorsque vous allez aux toilettes ce sont des araignées. Vous devriez essayer cette nuit !

Super, histoire de bien rassurer Natacha, du coup je suis de corvée pour l’accompagner chaque fois qu’elle doit aller aux toilettes.

Nous profitons des dernières lueurs du soleil pour observer les nombreux oiseaux qui se trouvent ici ainsi que les chevaux sauvages.

Finalement nous ne voyons aucune araignée cette nuit. Peut-être que son « truc » ne fonctionne pas. Nous rencontrons en revanche beaucoup de crapauds et grenouilles qui sautent dans nos pattes lorsque nous nous déplaçons une fois la nuit tombée.

Nous voilà arrivés au parc national de Kakadu ! Nous empruntons une route de terre, route soit disant prévue pour tout type de véhicule. Autant vous dire que c’est une grosse blague. La route est « ondulée » sur 36 km et nous avons l’impression que le tableau de bord va nous lâcher à tout moment. Arrivés à Gunlom nous profitons de l’endroit qui est pourvu d’une belle chute d’eau et d’une jolie rivière. Malheureusement du à un crocodile d’eau douce, il est fortement déconseillé de s’y baigner. Il fait 39 degrés et autant vous dire que ce n’est pas l’envie qui nous manque. Nous ne savons pas si on est trop « suisses », mais nous sommes surpris de voir quelques personnes nager dans l’étendue d’eau sachant d’un crocodile de 2,5 mètres y vit… du coup je me prépare avec mon appareil photo on ne sait jamais, un peu d’action peut arriver à tout moment 😉

De retour sur la « route », nous nous dirigeons cette fois vers le site de Maguk pour y passer la nuit. L’accès y est « réservé » au 4×4. Après discussion avec l’office du tourisme et au vu des conditions météorologiques actuelles, si on roule prudemment ça peut le faire. Ayant été a cette endroit il y à 6 ans, je voulais absolument y retourner. Doucement mais sûrement nous arrivons enfin au camping. Nous marchons à travers la forêt avant de finalement rejoindre la rivière où nous pouvons nous baigner ! Le paysage est toujours aussi splendide et il fait tellement chaud que même l’eau à 30°C est toujours rafraîchissante. Nous explorons les gorges et divers petits bassins formés par les chutes d’eau. Ça en vaut vraiment la peine.

Nous retournons par la suite au camp car les moustiques commencent gentiment à se réveiller. Tandis que nous marchons dans la forêt, nous croisons un énorme serpent qui s’empresse de disparaitre dans la dense végétation. Même pas eu le temps de prendre une photo 😦

De retour au van nous mangeons et jouons aux cartes dehors. Dans le van, il fait beaucoup trop chaud c’est la fournaise… la nuit tombe gentiment et nous allumons les lampes frontales. Assaillis par les moustiques nous décidons finalement de rentrer dans le van. Alors que Natacha rentre dans le van je vois des milliers de petits points brillés un peu partout comme des diamants. On se croirait à Noël. Je décide donc d’aller vérifier ce que sont ces petits points qui illuminent l’obscurité. Surprise, surprise, des huntsman… De toutes sortes et de toutes tailles, la plus petite étant la taille d’une grande tégénaire et la plus grosse à ce moment là environ la taille de ma paume. Maintenant le challenge, expliquer ça à Natacha… autant vous dire que la seule solution pour sortir la nuit maintenant c’est au lance-flamme. Enfin bref, n’ayant pas vraiment peur des araignées je ressors avec l’appareil photo pour prendre quelques clichés des spécimens qui vivent aux alentours de notre van.

Bien entendu le moment tend redouté finit par arriver, avant d’aller dormir il faut bien une fois aller aux « toilettes ». Il n’y a pas vraiment de toilettes c’est plutôt un trou avec un toit et une porte. Du coup c’est l’expédition d’une vie ! Je sors le premier, Natacha me suit de près les yeux fermés. Elle pose ses mains sur mes épaules et fixe mon dos afin d’être sûr de ne pas voir une seule bêbête. Nous faisons notre petit bout de chemin jusqu’aux toilettes. Arrivés devant la porte Natacha fait un bond… Une Huntsmanspider se trouve juste au dessus de la porte. Bien entendu on ne parle pas d’une petite huntsman… aussi grande qu’une main elle fait environ 15-20 cm. Une taille moyenne pour ce type d’araignées, sachant qu’elles peuvent atteindre 25-30 cm. Maintenant le dilemme, aller au toilette avec ce bodyguard à l’entrée ou aller dans la forêt où il y a probablement beaucoup plus de ses congénères ? Du coup je surveille la bête pendant que Natacha s’empresse de rentrer dans les toilettes. Le plus drôle est que l’araignée à ce moment-là est en mode chasse et s’amuse à faire du bungee jumping depuis le plafond afin d’attraper les proies qui passent à sa portée. Enfin drôle ça dépend pour qui… A mon signal Natacha sort des toilettes, puis nous échangeons les rôles et nous retournons au van. Enfin elle. Moi je prends l’appareil photo afin d’immortaliser la bête 😉

Après une bonne nuit de sommeil nous voilà prêts pour attaquer de nouvelles aventures. Heureusement toutes les araignées sont retournées sous terre jusqu’à la prochaine nuit 😉 Nous nous rendons près de Cooinda où nous entamons une petite marche afin d’atteindre le Mirray lookout. Une petite demi-heure plus tard nous voilà au sommet.

Il fait beaucoup trop chaud. Nous continuons donc jusqu’au village de Cooinda où se trouve notre camping et le plus important, une piscine 🙂 nous y passons l’après-midi avant d’embarquer pour une croisière de 2h à Yellow Water. Nous voyons très rapidement beaucoup de crocodiles, à croire qu’ils nous attendaient. Bien sûr il faut rester prudent, toute partie du corps qui dépasse du bateau pourrait servir de repas à ces reptiles. La région est également envahie de buffles qui servent de mets de choix pour nourrir ces crocodiles qui peuvent atteindre 5 mètres de long. Des wallabys et une quantité impressionnante d’oiseaux font également partie de cet écosystème fragile.

Nous croisière se termine au couché du soleil que nous pouvons admirer juste avant l’invasion de moustiques. Notre guide a été fantastique. D’un savoir sans limite, passionné par son travail, il nous a raconté plein d’histoires. On ne les racontera pas ici, il faut bien qu’on en garde un peu pour notre retour 😉

Pour notre troisième jour à Kakadu, notre chemin nous emmène à Noulangi. A peine notre marche débutée, Natacha fait un bond en arrière. Elle a presque écrasé un serpent qui se trouvait sur le chemin. Plus effrayé qu’elle, le serpent s’est empressé de disparaitre dans les feuillages. Nous découvrons peu à peu ce lieu sacré des aborigènes. Des peintures vieilles de milliers d’années ornent les parois des rochers.

Sur la route de Jabiru nous faisons une petite balade autour d’un marais où nous croisons d’innombrables oiseaux et wallabys. Heureusement pour nous aucun buffle et malheureusement aucun crocodile.

Ce soir direction Ubirr, un autre lieu incontournable pour ses peintures et son couché de soleil. Les peintures y sont impressionnantes. Certaines fresques sont immenses et situées à des endroits insolites. L’une d’entre elle se trouve à plusieurs mètres de hauteurs sous un surplomb.

Arrivés au sommet nous trouvons un coin tranquille depuis lequel nous pourrons admirer le soleil. L’endroit se remplit relativement vite. Heureusement nous sommes arrivés un peu en avance, mais ça c’était sans compter sur certaines personnes. Je suis à quelques mètres de la falaise avec mon trépied, Natacha au bord de la falaise et quelqu’un arrive quand même à se mettre 1 mètre devant moi… enfin bref. Une fois le problème en bas de la falaise, j’ai pu prendre mes photos 😉

Notre séjour au parc national de Kakadu touche à sa fin. Un petit stop pour visiter un marécage sera notre dernière activité dans ce parc. Mamukala Wetlands est muni d’une plateforme d’observation. Nous y voyons plein d’oiseau et même un petit lézard posé sur une branche. Lors de notre marche autour de cette étendue d’eau, nous rencontrons quelques martins-pêcheurs (kingfisher), guêpiers arc-en-ciel (rainbow bee-eater) et bien d’autres.

Nous quittons finalement Kakadu et ses 39°C pour nous rendre à Darwin.


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